En tant que franco-sénégalaise, Aby Gaye embrasse pleinement sa double culture. Elle cultive un attachement viscéral à sa terre d’origine. Il faut dire que ses parents ainsi que sa famille demeurée au Sénégal y ont beaucoup contribué. Aby effectue désormais des passages très fréquents. Elle est aussi une avide lectrice d’auteurs francophone du continent qui ont conforté chez elle un intérêt majeur pour la culture de son pays.
Pour une jeune sénégalaise, grandir en Europe comporte son lot de questionnements divers. Aby a dû effectuer son propre cheminement pour affirmer son identité, sa taille, sa couleur de peau.
Elle imaginait son territoire d’origine totalement dépourvu de ce genre d’enjeux. La surprise fût donc totale lorsqu’elle a pris conscience de ces mêmes problématiques au pays.
Au Sénégal, près de 30% des femmes sont concernées à des degrés très divers par le phénomène de la dépigmentation. Il s’agit pourtant de procédés chimiques rarement neutres pour la santé des individus. Les méthodes pour s’éclaircir la peau sont nombreuses : crèmes, injections, pilules. Elles font courir des risques graves et parfois irréversibles à celles qui les adoptent : cancer de la peau, gale, hypertension artérielle, diabète… Ces conséquences sont souvent mal connues du grand public et tout particulièrement chez les populations les moins éduquées.
C’est notamment dans ce contexte qu’Aby a créé l’association Terang’Aby. Elle a pour but d’encourager l’éducation et la sensibilisation des jeunes sénégalaises à travers le sport.
L’association souhaite véhiculer une image forte et positive de la jeune femme africaine en prônant l’estime et la confiance en soi. Ce sont des qualités importantes à cultiver dans le sport de haut niveau mais également dans la vie de tous les jours.
On retrouve dans les caractéristiques de cet événement les traits de personnalité d’Aby Gaye, douée pour le sport mais aussi engagée socialement et soucieuse de ne pas se cantonner à la balle orange.